Randonnée sur le plateau de Horton Plains
Quand Little Sabbatical me réveille en parlant dans son sommeil à 3h28, je pense à mon réveil réglé pour 4h30 et j’ai de sérieux doutes sur nos plans pour la journée… Une fois dans la voiture, la petite lovée contre moi, je m’installe dans une torpeur méditative, en regardant défiler les tournants, les temples et autels, les passants encore rares à cette heure-là, les lumières des villes traversées et des autres véhicules. Nos compagnons pour la journée, un jeune couple suisse, sont endormis sur la banquette arrière. Peu à peu le ciel s’éclaire et on s’engage sur des routes forestières—beaucoup d’eucalyptus, ce qui me surprend (nous constaterons plus tard que c’est pour l’industrie du bois). À 6h30, arrivée au parking—déjà occupé par plusieurs véhicules, nous ne sommes pas les premiers—de Farr Inn, ancien poste de chasse installé par les britanniques.
Après un avoir dégusté les sympathiques crêpes à la noix de coco fournies par l’hôtel pour notre petit déjeuner, abandonné nos sacs plastiques et la paille du lait chocolaté de Little Sabbatical (non sans avoir parlementé ferme avec elle, ce qui fait bien rire les gardes), nous voilà prêts pour la randonnée jusqu’au « bout du monde ».

Ciel maussade, petite pluie, température en deçà de 20 degrés: on pourrait se croire dans le Yorkshire ou au pays de Galles. Il y a même des fougères et des genêts: un panneau d’information nous confirme bientôt que ce sont des espèces envahissantes. Les espèces dominantes sur les étendues herbeuses sont quand même des herbes hautes, des rhododendrons et des buissons de bambou nain. Les arbres des forêts montagnardes du parc sont parés de nombreuses plantes épiphytes.
Les chemins sont bien entretenus et pour la plupart bien praticables, sauf une section à l’approche du « petit bout du monde » marquée très difficile, et formées de belles roches rouges.

Les vues depuis le petit bout du monde et le grand bout du monde sont très impressionnantes. Des pentes très abruptes forment la limite sud du plateau et donnent sur les contreforts et les plaines nimbés de brumes.

Nous continuons notre chemin en direction de la cascade Baker’s Falls. À la suite d’une négociation dont les détails m’échappent, John accepte que Little Sabbatical regarde un dessin animé, qu’il doit installer à l’arrière de sa tête!

Nous entendons beaucoup de singes et de grenouilles au cours de la balade, mais ne les voyons pas assez bien pour les prendre en photo. Par contre, un autre promeneur nous indique un lézard à corne que nous admirons un moment.

Vers la fin de la balade en fin de matinée, le temps s’est réchauffé—nous sommes bien au Sri Lanka! Nous visitons le pavillon de Farr’s Inn, où nous sommes impressionnés par un léopard empaillé et des os de jambe d’éléphant plus grands que Little Sabbatical! Cette dernière se plaît à gambader sur la pelouse près du pavillon pendant que nous prenons un en-cas. Il faut dire qu’elle vient de passer trois heures et demie dans le porte-bébé car j’ai oublié d’emporter ses chaussures! Dernière rencontre animale, un cerf Sambar se promène près du parking.

Deux heures de voiture plus tard, nous sommes de retour à Ella où nous goûtons un repos bien mérité à admirer la vue sur Ella’s gap depuis le balcon de notre guest-house. Entourés d’hirondelles le jour et de chauve-souris la nuit, c’est un cadre très agréable.